dimanche 9 novembre 2008

Article/La peur de perdre (Gazette des thérapeutes)

La peur de perdre
(http://www.alternativesante.com/gazette/sections/section.asp?NoArticle=507&NoSection=28)

Tout le monde connaît la peur.

La peur, c'est toujours la peur de perdre quelque chose. La peur est une émotion intense qui fige l'individu, le cloue littéralement sur place.

La peur se ressent dans le ventre, dans nos viscères. Que le danger soit réel ou imaginaire, la peur donne toujours l'impression qu'il est question de vie ou de mort.

La peur paralyse tout simplement. Afin de permettre à l'individu de survivre, le cerveau enclenche un processus permettant de concentrer l'apport d'énergie dans les endroits du corps qui en demanderont le plus.

Lorsqu'un animal connaît la peur, les mêmes mécanismes s'enclenchent dans son corps afin de lui permettre de choisir entre deux choses possibles : la fuite ou l'attaque.

Chaque fois que nous avons peur, le souffle devient court, le cœur bat plus vite, le sang cesse de se rendre aux extrémités. Le corps secrète de l'adrénaline. Physiologiquement, nous avons exactement les mêmes réactions que les animaux.

En fuyant et/ou en attaquant, l'animal se libère des toxines que son mécanisme a secrétées. Nous pourrons donc le retrouver un peu plus tard en train de dormir calmement pour récupérer.

Dans le corps humain, il en va de la même, mais de manière générale, les individus ne peuvent fuir et/ou attaquer toutes les situations désagréables. Les toxines secrétées par les stress de la vie courante qui devaient donc s'éliminer par l'effort physique, restent dans le corps et l'intoxiquent graduellement.

Si la personne est soumise à des stress constants, son mécanisme aura tendance à devenir « hypervigilant ». Son cerveau trop actif se mettra à identifier à tort des situations dangereuses alors qu'elles sont en fait inoffensives. Elle aura de plus en plus de mal à se reposer pour récupérer.

Sommes-nous venus au monde pour avoir peur ? Peur de vivre et de mourir ?

Car, il est maintenant bien évident pour moi, les gens qui ont peur, ont peur de vivre et ont peur de mourir.

Ceux qui ont connu des expériences de morts imminentes, ont moins peur de la mort·et moins peur de la vie. Ils osent plus de choses.

La peur amène un chaos si intense à l'intérieur du corps qu'elle perturbe énormément. Elle nous empêche souvent de faire les choix nous permettant de vivre mieux, plus heureux, plus confiant en la vie et en nos propres ressources.

La peur prend parfois des formes difficiles à déceler, elle nous fait reporter continuellement des décisions importantes ou nous empêche d'améliorer notre qualité de vie. La peur se situe davantage dans le cerveau, elle rend l'individu intérieurement instable, et agité. Le courage vient de la peur. Pas de courage sans peur !

J'ai entendu un jour un acteur du calibre de Robert De Niro dire :« Si on me propose un rôle qui me fait peur, je l'accepte toujours. Cela me fournit une excellente occasion de me surpasser et de prendre confiance en moi ».

Le mot « courage » prend sa source du mot cœur. Le centre d'énergie du cœur est au centre de l'individu. Confronter ses peurs nous ramène vers le centre de nous-même, vers notre essence, nous donne confiance en nous et en nos ressources.

Il arrive aussi que les gens perdent un emploi pour en obtenir un autre plus intéressant par la suite. Le fait de perdre ne fait pas de nous quelqu'un d'amoindri. On peut très bien se retrouver gagnant ou grandi d'avoir perdu.

J'ai observé que les gens ont souvent peur de perdre des choses qui ne les rendent pas vraiment heureux. Imaginez un instant un petit singe glissant la main dans une toute petite cage, contenant une noix. Les barreaux y sont parallèles et très serrés. Une fois la petite main dans la cage, lorsque les doigts se referment sur la noix, le petit singe se retrouve prisonnier de la cage. S'il ouvre les doigts, il perd sa noix, et il retrouve sa liberté.

Nos peurs de perdre ne seront jamais nourrissantes, elles nous privent souvent de notre liberté. La vie suit son cours, que nous ayons peur ou pas.

Elle nous privera parfois et sera parfois généreuse. Dans le livre Guérir envers et contre tous, le Docteur Carl Simonton, qui travaille avec des gens malades souffrant de cancer, nous dit ceci :

« La clé de tous les problèmes vient de notre capacité à s'adapter au changement ». Donc de notre capacité à ne pas avoir peur. La vie est faite de changements, de vie et de mort. La vie est donc le changement.

Faire confiance en la vie nous aide à rester en santé. La vie fait en sorte que parfois nous gagnons, et que parfois nous perdons. Gagner tout le temps ne nous apprendrait pas grand chose de neuf.

De plus, gagner vraiment tout le temps nous rendrait sûrement prétentieux et désagréable envers les autres. C'est donc plus facile de s'adapter à la vie lorsque la peur n'y fait pas obstacle.

Par Michelle Roy
Édition juillet 2005

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